Paroles d'expert Publié le 22 septembre 2021

L'intégration des lignes de covoiturage dans le MaaS : état des lieux et enjeux

Le MaaS, ou Mobility as a Service, consiste à offrir un parcours de mobilité « sans couture » en combinant à loisir plusieurs modes de déplacement : bus, métro, covoiturage, tram, trottinettes et vélo libre service, taxi ou VTC, etc.

Le MaaS : la promesse d’une mobilité libérée

Les bénéfices du MaaS sont multiples : passer d’un modèle de propriété individuelle des moyens de déplacement (dont la voiture individuelle) à un modèle moins coûteux d’utilisation de multiples services décuplant la mobilité de chacun et reposant sur des modes plus vertueux (transports collectifs, modes doux) et partagés (autopartage, covoiturage).

Aujourd’hui de nombreuses collectivités en France se sont saisies de ces solutions, citons le Compte Mobilité à Mulhouse, Moovizy à Saint-Etienne, ou encore le Pass’Mobilités à Grenoble. Ecov travaille et dialogue avec des collectivités sur tout le territoire, a contribué au rapport du CEREMA de juin 2021 sur le MaaS et le covoiturage, et cet article est l’occasion de donner notre point de vue sur cette tendance et des synergies avec les lignes de covoiturage Ecov.

Le MaaS et le covoiturage facilitent l’accès aux centres urbains

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Intégrer des services de covoiturage dans un système MaaS permet de mieux desservir les centres urbains. Un usager voulant covoiturer comme passager verra alors les possibilités de terminer son trajet en prenant un tram ou louant une trottinette en libre service - trajet qu’il n’aurait pas considéré si le conducteur envisagé pour le covoiturage ne se rendait pas à sa destination finale. De même, un usager conducteur serait intéressé par laisser sa voiture dans un parking réservé aux covoitureurs et continuer son parcours en transports en commun, lui évitant une circulation dense en ville et une recherche laborieuse de stationnement.

Le MaaS est ainsi pour le covoiturage un moyen de rendre visible à un public plus large, les bénéfices de partager ses trajets, au moins sur une section commune des itinéraires du passager et du conducteur. Pour le MaaS, c’est un moyen de réaliser cette promesse de moins dépendre des moyens de transport individuels. N’oublions pas cependant que le MaaS n’est qu’une agrégation de moyens de mobilités, si la palette d'offres de mobilité est trop réduite - et notamment s’il n’y a pas d’effort de structurations des offres de covoiturage -, les solutions MaaS courent le risque de ne proposer des services qu’à un public d’urbains déjà acquis aux transports en commun.
 

Ecov - une intégration MaaS "à la carte" jusqu’à l’intégration complète dans le MAAS

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Chez Ecov, nous sommes convaincus des bénéfices potentiels du MaaS, conscients des besoins et attentes de nos clients collectivités locales comme opérateurs de transport et intégrateurs de solutions, et avons développé une offre « à la carte » qui s’adapte aux différents niveaux de maturité et d’intégration des acteurs du MaaS.

Le premier niveau, le plus accessible, consiste à rendre visible les trajets en covoiturage sur les calculateurs d’itinéraire. Grâce à la conception en lignes et arrêts de notre service de covoiturage sans réservation, Ecov est en mesure de fournir les caractéristiques structurantes de ses réseaux de covoiturage selon des standards des transports en commun (GTFS étant le plus répandu), et est ainsi intégrable facilement par l’ensemble des calculateurs d’itinéraires et systèmes d’information voyageurs du marché. Lorsque l’usager a planifié son itinéraire, il peut être redirigé par « lien profond » (deep link) vers l’application locale Ecov, souvent en marque blanche et aux couleurs de l’identité du service - voir notre article sur les marques blanches.

Les limites d’un tel parcours sont la nécessité de télécharger une autre application, et de s’y créer d’énièmes identifiants, mots de passe, etc. Pour y répondre, Ecov est en mesure de se connecter au système de compte unique en vigueur sur le territoire, depuis ses applications en marque blanche. L’usager qui se connecte sur l’application de covoiturage en marque blanche peut choisir de s’authentifier avec un compte unique MaaS, lui évitant de créer un compte ainsi que la contrainte de transmettre des informations personnelles ou justificatifs s’ils ont déjà été fournis à l’opérateur du MaaS.

Au-delà de la suggestion d’itinéraires et du compte unique, Ecov est aussi en mesure de s’interfacer avec la billettique de l’opérateur MaaS. Les trajets en covoiturage effectués par un passager par exemple, plutôt qu’être payés via une carte bancaire saisie sur l’application Ecov, sont remontés auprès d’un système de facturation unique, le plus souvent en post-paiement. L’usager est ainsi prélevé en fin de mois de tous ses services de mobilité, avec le moyen de paiement unique du compte MaaS.

Enfin, pour les collectivités souhaitant éviter au maximum les redirections depuis leur appli MaaS, malgré des identifiants et moyens de paiement partagés, Ecov propose aux opérateurs MaaS de piloter l’intégralité du service depuis l’application  MaaS « officielle » du territoire. Ecov expose ainsi une API (Application Programmer Interface) utilisable par les développeurs, accompagnée d’une documentation et un service de support à la bonne intégration technique et ergonomique dans l’application MaaS. L’application MaaS devient alors une autre interface de « commande » du service, tout comme l’application de covoiturage Ecov en marque blanche.

Ecov est probablement l’un des seuls (si ce n’est le seul ?) opérateurs en France à proposer une intégration aussi poussée et aussi personnalisée, accommodant les moyens et politiques numériques de collectivités de toutes tailles.

L’intégration MaaS, pas un remplacement mais un autre moyen d'accès aux lignes de de covoiturage opérées par Ecov
 

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Comme expliqué plus haut, lorsqu’une collectivité fait le choix du niveau d’intégration maximal du service Ecov dans l’application MaaS territoriale, elle dispose d’une interface de commande du service, avec les mêmes capacités que l’application d’Ecov déclinée en marque blanche. Cela reste une interface, c’est à dire une abstraction des capacités du système d’information d’Ecov (aussi appelé back-end) qui lui concentre toute la complexité de l’exploitation (autorisations des usagers, notifications, calcul des temps d’attente, de l’affluence, pilotage en temps réel par l’assistance téléphonique, mails automatisés du service, etc.).

De plus, le logiciel n’est qu’un aspect parmi d’autres du service de covoiturage d’Ecov. Disons le avec force : le covoiturage ne se résume pas à une interface. Pour mémoire, nos équipes opérationnelles réalisent des études de covoiturage, déploient et maintiennent le matériel dont les panneaux lumineux, organisent les garanties départs, traitent les demandes des usagers, accompagnent au changement d’usage, améliorent le service en continu par des équipes composées de designers, data scientists et experts produit, etc. Tout ceci pour permettre une mise en relation en temps réel, pour un parcours utilisateur équivalent à un très bon transport collectif. Bref, Ecov est un opérateur de mobilité qui fait fonctionner les lignes. A titre de parallèle, ce n’est pas parce que la RATP est intégrée à un MaaS régional que tous ses métiers d’accueil du public, de gestion de l’infrastructure et du matériel, d’opérations quotidiennes etc disparaissent : une app ne remplace pas des rames et des bus ! C’est pareil pour le covoiturage : les interfaces, dont le MAAS, ne sont qu’une partie du service.

Le MaaS et le covoiturage, deux innovations qui doivent se nourrir et grandir ensemble

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Finalement, le MaaS comme le covoiturage du quotidien sont deux innovations naissantes qui commencent tout juste à transformer en profondeur nos habitudes de mobilité. Comme toute innovation, le covoiturage nécessite de l’investissement technique, des itérations et expérimentations riches avec les usagers, des évolutions rapides du service pour démocratiser et massifier le partage de trajets au quotidien. Si le covoiturage devait s’éclipser derrière le MaaS, par exemple dans une vision “hégémonique” où toute application de fournisseur de mobilité devrait disparaître sur un territoire d’une application MaaS “officielle”, c’est courir le risque d’étouffer ce travail d’expérimentation continue, par des interfaces figées et n’évoluant que lors des renouvellements de marchés publics d’intégration MaaS. Chez Ecov, nous sommes convaincus que disposer de plusieurs interfaces et portes d’entrée vers le covoiturage est l’une des conditions au décollage de cette pratique au quotidien.

Pour autant, le covoiturage du quotidien ne peut pas non plus ignorer les bénéfices du MaaS tels que décrits dans cet article. Ce n’est qu’en s’inscrivant dans un écosystème de mobilité que le covoiturage fera “sauter” les verrous à l’usage que sont l’accessibilité des premiers et derniers kms, la tarification incitative et cohérente avec les abonnements de transports en commun du territoire, l’accès à des services réservés aux modes vertueux, etc. Le MaaS ne doit donc pas être considéré comme un “apporteur d’usagers” dont il faudrait monétiser la valeur, ou un énième “canal d’acquisition” redirigeant vers une appli de covoiturage comme le font les clics sur une publicité en ligne.

Le MaaS, tout comme le covoiturage, est un outil au service d’une politique publique de mobilité, qui vise à résoudre les enjeux contemporains (transition énergétique, accès à la mobilité, etc.). Le MaaS est un partenaire qui a sa place dans l’univers de mobilité du quotidien, qui mérite une expérience fluide et de qualité - ce qui motive le choix fort d’Ecov de rendre le service pilotable par le MaaS sans “forcer” systématiquement à la redirection vers l’application dédiée au covoiturage. En conclusion, les collectivités peuvent compter sur Ecov pour nouer de véritables partenariats avec leurs opérateurs MaaS et réaliser des intégrations de qualité, sur le long terme, à mesure que les services mûrissent !

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